Au cours des dernières années, la mobilité humaine s’est accrue dans le monde entier en raison de facteurs tels que la recherche de meilleures possibilités à l’étranger, les crises naturelles et d’origine humaine, la dégradation de l’environnement et la circulation accrue de l’information grâce aux progrès technologiques. L’augmentation des flux migratoires s’est également accompagnée d’une augmentation du nombre de migrants retournant dans leur pays d’origine. Les motivations du retour sont variées : elles comprennent par exemple le désir de retrouver sa famille, l’absence de statut juridique, le changement des conditions dans le pays d’accueil ou d’origine, le sentiment que l’expérience migratoire touche à sa fin, ou encore la volonté de commencer une nouvelle vie dans son pays d’origine. Le retour est souvent suivi d’un processus de réinclusion des migrants dans leur société. Ce processus est généralement appelé « réintégration ».
Si le retour et la réintégration peuvent se faire spontanément, sans l’aide de parties prenantes extérieures, les acteurs œuvrant dans le domaine humanitaire et celui du développement sont de plus en plus conscients du fait que la réintégration est un phénomène complexe et pluridimensionnel qui exige une réponse globale et délibérée.
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Principaux messages
- La migration de retour peut s’effectuer dans des conditions variées, ce qui crée des difficultés et ouvre des perspectives en ce qui concerne le processus de réintégration.
- On peut considérer que la réintégration est durable lorsque les personnes de retour ont atteint un niveau d’autosuffisance économique, de stabilité sociale et de bien-être psychosocial qui leur permet de prendre de futures décisions en matière de migration par choix et non par nécessité.
- L’OIM estime que le processus complexe de réintégration nécessite une réponse globale et fondée sur les besoins aux niveaux individuel, communautaire et structurel.
- L’un des principaux objectifs est que, par une participation active et leur autonomisation, les migrants de retour, leur famille et leur communauté s’approprient et prennent en main le processus de réintégration.
- L’élaboration et la mise en œuvre des programmes de réintégration doivent faire l’objet d’une évaluation continue et les enseignements tirés doivent être recueillis, afin de comprendre le contexte plus large et de s’appuyer sur les initiatives existantes.
- Des partenariats solides avec les principales parties prenantes permettent d’améliorer l’efficacité et la durabilité des processus de réintégration.
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Principaux messages
- L’aide apportée au niveau individuel grâce à l’approche de la gestion des dossiers repose sur l’établissement d’une relation de confiance avec les migrants de retour ; elle leur permet de s’approprier le processus de réintégration et de surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
- La première priorité est de recenser les vulnérabilités des personnes de retour et d’y répondre, ce qui peut contribuer à réduire les risques et préjudices auxquels ces personnes devront faire face, et permettre de leur apporter une aide adaptée.
- Les migrants de retour ont des besoins, mais également des capacités et des ressources : en recensant celles-ci dès le début du processus, les chargés de dossier seront en mesure d’adapter l’aide individuelle afin qu’elle contribue à une réintégration durable.
- L’élaboration d’un plan de réintégration est un processus conjoint. Le chargé de dossier doit toujours donner aux migrants de retour une vision réaliste des possibilités en matière d’assistance et les aider à planifier le moment où l’aide prendra fin.
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Principaux messages
- La définition d’une communauté dépend du contexte, des conditions socioculturelles, économiques et politiques ainsi que des tendances en matière de migration.
- Dans le cadre de l’aide à la réintégration au niveau communautaire, l’on a recours à des méthodes participatives pour favoriser l’appropriation locale du processus, ce qui bénéficie à la fois aux migrants de retour et à la communauté.
- Différentes approches peuvent être choisies dans le cadre des projets de réintégration communautaires : des projets collectifs de migrants de retour, de nouveaux projets reposant sur la collectivité ou l’inclusion des migrants de retour dans les projets communautaires existants.
- Donner aux personnes de retour les moyens de se constituer des réseaux sociaux et de faire connaître leurs expériences à la communauté dans laquelle ils retournent peut favoriser leur résilience et améliorer la durabilité de la réintégration.
- Pour que la réintégration soit durable, il est essentiel de collaborer avec les communautés afin de lutter contre la stigmatisation et d’améliorer les services.
- Établir des profils détaillés pour les communautés affichant un taux de retour élevé peut aider à définir les dynamiques et besoins locaux et à tirer parti des initiatives existantes.
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Principaux messages
- L’intégration de la réintégration dans les politiques et stratégies sectorielles et de développement aux niveaux local et national peut permettre d’apporter un soutien institutionnel plus large aux processus de réintégration, et de trouver des synergies avec d’autres secteurs.
- Le renforcement des capacités et des systèmes au niveau structurel permet d’améliorer l’appropriation des programmes de réintégration, leur durabilité et leur impact aux niveaux individuel et communautaire.
- La mobilisation et la coordination des différents acteurs sont nécessaires pour accroître l’efficacité des initiatives de réintégration. Cette coordination doit faire participer de façon stratégique tous les acteurs concernés dans le pays d’accueil et le pays d’origine.
- La mise en place de mécanismes de coopération internationale clairs et cohérents permet à tous les acteurs de comprendre leur rôle. Elle facilite l’harmonisation des processus et procédures, ce qui bénéficie aux migrants de retour, à leur communauté et à leur pays d’origine.
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Principaux messages
- Commencer à planifier le suivi et l’évaluation dès la phase de conception du programme en élaborant une théorie du changement qui décrit comment les activités aboutiront aux résultats souhaités et fixe des indicateurs permettant de vérifier les progrès et les hypothèses.
- Il est indispensable d’intégrer le suivi aux activités et mécanismes du programme pour pouvoir disposer de données précises en temps voulu.
- Les conclusions des processus de suivi et d’évaluation doivent être institutionnalisées et mises à la disposition de ceux qui en ont besoin pour favoriser l’apprentissage et améliorer l’impact des programmes à venir.
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Principaux messages
- Le processus complexe et pluridimensionnel de la réintégration exige d’adopter une perspective globale pour répondre aux besoins des enfants de retour et de leur famille.
- L’approche intégrée de la réintégration est axée sur les dimensions économique, sociale
et psychosociale pour répondre aux besoins des migrants de retour, des familles et des
communautés dans lesquelles ils reviennent, et sur les facteurs structurels qui les régissent.
- Une approche de la réintégration fondée sur les droits de l’enfant commence par une décision de retour prise conformément à l’intérêt supérieur de l’enfant. Les enfants qui effectuent un retour en tant que membre d’une cellule familiale doivent être traités comme des titulaires de droits à part entière auxquels s’applique à tout moment le principe de « l’intérêt supérieur ». Bien que les retours forcés ne soient jamais considérés comme étant conformes à l’intérêt supérieur de l’enfant, ils exigent néanmoins des autorités chargées de la protection de l’enfance et de la sécurité sociale qu’elles identifient et fournissent une aide à la réintégration aux enfants de retour et à leur famille dans leur communauté d’origine.
- La réintégration durable est renforcée par une planification précédant le départ lorsque cela est possible, et par une facilitation de la coopération transfrontalière entre les autorités chargées de la protection de l’enfance, de la sécurité sociale, de l’immigration et autres.
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