Principaux messages
Introduction
La situation de la communauté dans laquelle reviennent les migrants influe fortement sur le processus de réintégration. Les communautés ayant accès aux ressources et bénéficiant de réseaux solides sont en mesure de fournir aux migrants appui et protection, et peuvent elles‑mêmes tirer parti de la réintégration. Toutefois, lorsqu’elles ne sont pas en mesure de proposer ces réseaux et ressources, l’expérience du retour peut constituer un facteur de risque pour les migrants et la collectivité.
En outre, les personnes de retour ne sont pas toujours facilement acceptées dans une communauté, même s’il s’agit de leur communauté d’origine. La concurrence perçue ou réelle pour les emplois, les pressions exercées sur les services et les infrastructures dans les zones affichant un taux de retour élevé et la stigmatisation des migrants de retour sont autant d’obstacles potentiels à la réintégration. Ces obstacles empêchent également les communautés de tirer profit des nouvelles compétences ou expériences que les migrants pourraient leur apporter. Les communautés dans lesquelles un grand nombre de migrants reviennent sur une courte période sont les plus susceptibles de connaître ces pressions et tensions.
Il est généralement impossible de mettre en oeuvre un programme de réintégration dans toutes les communautés où reviennent des migrants ; c’est pourquoi il vaut mieux axer l’aide sur les communautés affichant un taux de retour élevé, où l’on a recensé des problèmes spécifiques pouvant être réglés par le programme. Ces problèmes peuvent être la stigmatisation, la pénurie d’emplois ou les pressions exercées sur les services. En outre, les interventions de proximité doivent être effectuées dans les lieux où les autorités locales sont déterminées à soutenir la réintégration et où il existe un minimum d’infrastructures et de sécurité.
Pour favoriser la réintégration durable, il est important de collaborer avec les communautés confrontées à ces problèmes afin de les aider à mieux accepter, aider et intégrer les personnes de retour. À cet égard, il est vivement recommandé de faire en sorte que les interventions au niveau communautaire fassent participer à la fois les migrants et les non-migrants et bénéficient aux uns comme aux autres. Ces interventions diffèrent en fonction du contexte ; toutefois, s’appuyer sur les évaluations des besoins en collaborant avec les réseaux existants peut être un bon moyen d’identifier les initiatives qui ont plus de chances d’être efficaces et adaptées.
Les mesures prises au niveau communautaire en vue de la réintégration doivent être participatives, c’est-àdire conçues et décidées en partenariat avec les membres de la communauté, migrants ou non. De cette manière, les interventions pourront être adaptées aux atouts, ressources, besoins et préoccupations de la population. Cela favorisera la durabilité de la réintégration. Des méthodes participatives peuvent également contribuer à réduire les tensions existantes ou potentielles entre les migrants de retour et les membres de la communauté, car elles permettent de comprendre les besoins et préoccupations de façon plus globale, au-delà de ceux du seul migrant, et d’y répondre.
Les initiatives réalisées au niveau communautaire doivent en outre :
- Mettre l’accent sur les mesures à court et à long terme pour surmonter les obstacles à la réintégration à l’échelle de la communauté ;
- Favoriser le dialogue, la cohésion sociale et l’autonomisation ;
- Favoriser la résilience des personnes de retour et de la communauté ;
- Favoriser la durabilité des résultats des interventions.
Ce module permet d’appréhender les facteurs de risque et de protection au niveau communautaire, et explique comment aider les collectivités afin que le processus de réintégration soit aussi favorable et utile que possible. Il étudie les moyens d’entreprendre des évaluations complètes des besoins de la communauté, d’élaborer des projets économiques collectifs et locaux, de rendre les services accessibles et adaptés aux besoins de la communauté et des migrants de retour et de donner à ces derniers les moyens de faire part de leur expérience et de créer des réseaux de soutien de proximité.