Sur le plan structurel, il faut s’assurer que la réintégration soit ancrée dans les stratégies nationales relatives à la migration et au développement ainsi que dans les politiques sectorielles du pays d’origine. Cela nécessite la révision et la mise à niveau des cadres politiques ou la création de mesures favorables à la réintégration. Cela vaut particulièrement pour les pays d’origine qui voient revenir un nombre important de migrants.
L’aide à la réintégration durable nécessite une approche interministérielle et devrait être reflétée dans la législation, les politiques et les programmes locaux et nationaux. Dans l’idéal, la réintégration constitue un élément du processus d’intégration de la migration au niveau national (voir l’encadré ci-après). Toutefois, même en l’absence d’un processus plus large, la réintégration peut être intégrée aux politiques, stratégies et cadres sectoriels (voir le tableau 4.8) aux niveaux local et national.
L’intégration de la réintégration aux processus politiques vise à :
- Adopter une approche plus globale de la planification de la migration, étant donné que la migration de retour, la réintégration et le développement sont des questions étroitement liées ;
- Faire en sorte que la réintégration durable bénéficie, de façon systématique, au développement des personnes et des sociétés, en particulier lorsque les migrants de retour sont nombreux ;
- Allouer les ressources de manière plus efficace pour répondre aux priorités définies au niveau national, y compris en matière de réintégration ;
- Faciliter la coordination entre acteurs locaux et nationaux lors des activités de retour et de réintégration ;
- Mettre en œuvre des politiques et actions coordonnées.
Ce processus devrait comprendre l’intégration du retour et de la réintégration dans les lois, politiques et programmes à tous les niveaux, c’est-à-dire à toutes les étapes de la planification du développement, notamment la conception, la mise en oeuvre ainsi que le suivi et l’évaluation.
Des supports de formation en ligne ont été mis au point dans le cadre du Programme mondial conjoint d’intégration de la migration dans les stratégies nationales de développement, mené avec l’ONU ; ils fournissent des informations complémentaires sur la prise en compte de la migration dans l’élaboration des politiques.
Chaque fois que cela est possible, les stratégies d’intégration doivent être mises au point en partenariat avec les principales parties prenantes. Cela peut améliorer la compréhension et l’engagement de tous les acteurs, ainsi que le rapport coût-efficacité grâce à d’éventuels accords de partage des coûts. De même, il est important que les gouvernements des pays d’origine et les organisations responsables intègrent des programmes de réintégration aux cadres et stratégies de développement, tels que les plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement, les stratégies de développement national, les politiques et stratégies nationales pour l’emploi, les stratégies de réduction de la pauvreté et les politiques migratoires globales. Les organisations internationales qui ont des compétences et une expérience en matière d’intégration de la migration dans les cadres nationaux ou internationaux sont souvent bien placées pour aider les gouvernements dans ce processus. Pour mener ces initiatives, il est nécessaire de bien comprendre les objectifs et priorités des différents ministères d’exécution, et de connaître les politiques sectorielles ainsi que la manière dont elles sont liées à la gestion des migrations et de la réintégration.
Pour une intégration efficace du retour et de la réintégration aux stratégies locales et nationales en matière de migration et de développement ainsi qu’à d’autres politiques pertinentes, certaines conditions préalables doivent être réunies dans le pays d’origine (voir le tableau 4.7 ci-après).
Tableau 4.7 : Conditions à remplir pour une intégration efficace du retour et de la réintégration aux cadres politiques
Un ferme appui politique de haut niveau |
Il faut encourager les acteurs politiques de haut niveau à faire de l’intégration du retour et de la réintégration au programme national une priorité. Cela contribuera à garantir la participation active des acteurs compétents aux niveaux local et national et à soutenir le processus. |
Appropriation aux niveaux local et national |
Le gouvernement du pays d’origine doit être le principal acteur du processus d’intégration, afin que ses priorités soient prises en compte et que les résultats soient viables à long terme. Chaque fois que possible, tous les niveaux de l’administration doivent être impliqués. |
Une participation inclusive reposant sur une définition claire des rôles |
Les principales parties prenantes, telles que les groupes de migrants de retour, les groupes communautaires de migrants, les groupes de la diaspora, la société civile, les milieux universitaires, les associations d’employeurs et les partenaires de développement, doivent devenir des partenaires dans le processus d’intégration afin que celui-ci bénéficie de différentes perspectives, de nouvelles informations et données, d’un appui politique et social et de sources de financement. Une large participation favorise un processus qui n’est pas dirigé par une seule institution publique ou un petit nombre de personnes. Cette participation inclusive exige que les rôles et responsabilités respectifs des différents acteurs soient clairement définis. |
Objectifs communs | Une compréhension commune des objectifs permet d’éviter que les programmes mis en oeuvre soient trop différents. Afin d’élaborer et de suivre un programme cohérent, il faut promouvoir la transparence, une vision claire et un dialogue régulier entre les parties prenantes. |
Fixer et respecter des délais réalistes |
Le fait de donner aux acteurs suffisamment de temps pour réfléchir, rassembler des données factuelles et parvenir à un consensus permettra d’éviter les attentes irréalistes, de conserver une certaine souplesse et d’apprendre tout au long du processus. |
Dans la plupart des cas, toutes les conditions susmentionnées ne seront pas parfaitement remplies. Toutefois, certaines peuvent être favorisées par les activités de sensibilisation, l’expertise technique et le renforcement des capacités apportés par l’organisation principalement chargée de la réintégration et ses partenaires.
Les efforts d’intégration aux niveaux local et national doivent toujours suivre une approche structurée. La figure 4.5 ci-après présente, étape par étape, le processus de conception, de mise en œuvre et de suivi d’un plan d’intégration. Il peut être utilisé dans des contextes où le retour et la réintégration sont intégrés aux politiques et stratégies existantes, ou dans des situations où les gouvernements sont en train (ou envisagent) d’élaborer une stratégie ou politique.
Figure 4.5: Processus d’intégration du retour et de la réintégration dans les stratégies et politiques en matière de migration et de développement, étape par étape.
1. Sensibilisation |
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2. Étude préliminaire |
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3. Définition d’objectifs |
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4. Planification des interventions |
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5. Mise en oeuvre |
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6. Suivi |
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Possibilités en matière d’intégration de la réintégration
La réintégration et le retour ne doivent pas seulement être intégrés aux stratégies de migration et de développement, mais également à toutes les politiques et stratégies sectorielles pouvant être pertinentes pour la gouvernance nationale du retour et de la réintégration. Le tableau ci‑après présente une sélection des principales politiques sectorielles et indique leur pertinence potentielle pour les activités d’intégration :
Tableau 4.8 : Possibilités d’intégration de la réintégration à différentes politiques et stratégies sectorielles
Stratégie/ politiques sectorielles |
Possibilités d’intégration de la migration |
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Emploi |
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Éducation et formation |
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Assistance et protection sociales |
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Santé et bien‑être |
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Égalité des sexes et LGBTI |
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Environnement et adaptation au changement climatique |
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Entreprise et finance |
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