Module 1: UNE APPROCHE INTÉGRÉE DE LA RÉINTÉGRATION

1.3 Une approche intégrée de la réintégration

Dans le but de parvenir à une réintégration durable telle qu’elle est définie ci-dessus, et sur la base de ses années d’expérience, l’OIM a conçu son approche intégrée de la réintégration en 2017. Le principe de base est que le processus complexe et pluridimensionnel de réintégration nécessite une approche globale et fondée sur les besoins. Cette approche prend en compte les différents facteurs qui peuvent influer sur la réintégration, y compris les aspects économiques, sociaux et psychologiques. Elle répond aux besoins des migrants et des communautés dans lesquelles ils retournent de manière mutuellement avantageuse, en tenant compte des facteurs structurels en jeu.

Pour atteindre ces objectifs, l’approche intégrée de l’OIM comporte trois niveaux d’appui :

  •  Au niveau individuel, les initiatives visent à répondre aux besoins et vulnérabilités spécifiques des personnes de retour et des membres de leur famille.
  • Au niveau communautaire, les initiatives répondent aux besoins, vulnérabilités et préoccupations des communautés dans lesquelles retournent les migrants, y compris leur famille et la population non migrante.
  •  Au niveau structurel, les initiatives visent à promouvoir une bonne gouvernance des migrations en faisant participer les autorités et acteurs locaux et nationaux, et assurent la continuité du soutien par des services publics locaux adaptés. À chacun de ces niveaux.

L’Approche intégrée de l’OIM porte sur trois angles de la réintégration :

  •  Les aspects économiques comprennent les éléments de la réintégration qui contribuent à retrouver une place dans la vie économique et des moyens de subsistance durables
  •  Les aspects sociaux portent sur l’accès des migrants de retour aux infrastructures et services publics dans leur pays d’origine, y compris l’accès à la santé, à l’éducation, au logement, à la justice et aux régimes de protection sociale.
  •  Les aspects psychosociaux comprennent la réintégration des migrants de retour dans des réseaux de soutien personnel (amis, parents, voisins) et les structures de la société civile (associations, groupes d’entraide, d’autres organisations et la vie civique de manière générale). Ils comprennent également le renouement avec les valeurs, les modes de vie, la langue, les principes moraux et les traditions de la société du pays d’origine.

Il convient de noter que ces niveaux et aspects ne sont ni clairement séparés ni incompatibles. Par leur nature, ils se recoupent et sont étroitement liés. Les aspects économiques, sociaux et psychosociaux peuvent influer les uns sur les autres, parfois à des niveaux différents. Par exemple, l’attitude d’une communauté à l’égard des personnes de retour peut affecter la santé physique et mentale de ces dernières, ce qui peut avoir une incidence sur leurs moyens de subsistance et perspectives économiques. Il est plus important de veiller à ce que les programmes portent sur l’ensemble des facteurs qui affectent la réintégration que de classifier les activités spécifiques selon ces catégories.

 

Le schéma ci-dessous présente une synthèse visuelle de l’approche intégrée de la réintégration.

 

APPROCHE INTÉGRÉE DE LA RÉINTÉGRATION

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Une approche intégrée de la réintégration devrait également tenir compte des questions intersectorielles telles que la promotion des droits des migrants, l’égalité des sexes, les partenariats et la coopération, et améliorer la collecte de données, le suivi et l’évaluation de la réintégration. La responsabilité d’une telle approche incombe généralement à différentes parties prenantes, telles que les gouvernements nationaux et locaux des pays d’accueil et d’origine, des organisations non gouvernementales internationales, des organisations non gouvernementales (ONG) et des organisations de la société civile qui jouent divers rôles dans le processus de réintégration.